Le Collier de la Reine est la première collaboration de Bruno Cathala (Guerre
& Beeh, Tony & Tino, ... et Sans Foi ni Loi) et de Bruno Faidutti
(Citadelles, La Vallée des Mammouths, Aux Pierres des Dragons). C'est également
le troisième jeu publié par l'éditeur Days Of Wonder (après Gang
Of Four et Aux Pierres du Dragon).
Dans la très grosse boite en carton épais (grosse pour un jeu de cartes,
s'entend), on trouve un jeu de cartes, 8 tuiles en carton épais pour représenter
la mode et la rareté des bijoux, quelques anneaux, un collier (un peu léger
pour être celui de la Reine, mais le coté gadget est amusant) ainsi qu'un
livret de règle clair et bien écrit. Comme les cartes sont de bonne qualité
et bien illustrée, qu'il y en a une ou deux en rab' pour créer ses propres
cartes et que les aides de jeu sont présentes et bien faites, il y a peu de
remarques à faire ici. On peut juste admirer le travail d'édition (manque
juste à l'appel quelques feuilles ou des ducats pour noter les scores).
De quoi s'agit-il ?
Thématiquement, vous jouez un joaillier et vous tentez de vendre vos bijoux
à la cour, durant les 3 ventes qui entrecoupent le jeu. Les cartes se composent
pour moitié de cartes bijoux (de 4 types : ambre, émeraude, diamant, rubis) et
de moitié de carte personnages ou objets (cardinal, roi, confesseur, bague
...)aux effets spéciaux. Les personnages se classent en 3 catégories : les
personnages que l'on joue au début de son tour (fond bleu), les personnages que
l'on joue lors des ventes (fond gris) et les personnages spéciaux (fond rose).
Chacun reçoit 4 cartes et on en met 5 autres visibles au milieu de la table.
Chaque carte comporte une échelle de 4 prix décroissants (8,6,4,2, pour un
confesseur, par exemple) et l'on place pour commencer un anneau sur la valeur du
haut de chacune des 4 cartes visibles pour matérialiser le prix des cartes.
A son tour, le joueur peut jouer des cartes personnages à fond bleu (autant
qu'il veut) puis peut dépenser 10 ducats pour faire son marché parmi les 4
cartes visibles (une carte de valeur 7 et une de 2, par exemple). On finit son
tour en remplaçant les cartes achetées (il y a toujours 4 cartes visibles) et
en dévaluant d'un cran le prix des cartes non achetées (le prix du
confesseur passe de 8 à 6, par exemple) puis c'est au tour du suivant.
Lorsqu'une des 3 cartes marchands est tirée, une vente à lieu. C'est le nœud
de la partie car c'est le moment où vous allez pouvoir marquer des points.
Simultanément, chaque joueur prépare les bijoux qu'il veut vendre, éventuellement
en les assortissants de cartes grises (roi, bagues, collier de la reine,
banquiers) puis on révèle ses ventes simultanément.
Pour chaque type de pierre, celui (ou celle) qui propose le plus grand nombre de
pierres à la vente remporte la vente. Les pierres rapportent des points
selon deux critères qui se cumulent : selon la demande (affichée dès le début
de la partie, mais qui peut être modifiée par les cartes Courtisanes) et selon
leur rareté (moins il y a de cartes de ce type de pierre mises en vente, plus
elle rapporte).
Alors ?
Qu'avons-nous là : un jeu un peu tactique (récupérer les cartes dont vous
avez besoin pour ce que vous voulez faire), de bluff (il vous faudra anticiper
les intentions de vos adversaires au moment de vente) et de mémoire (vous avez
intérêt à savoir en gros les pierres que collectionnent vos adversaires et
qui est majoritaire a priori. Mémoriser où se trouve certains personnages est
crucial également (en particulier les rois, mais aussi l'alchimiste ...).
La relative abondance de cartes spéciales pourraient laisser craindre (dans
mon cas du moins) un jeu incontrôlable mais ce n'est pas le cas. Elles sont très
équilibrées dans l'ensemble et ne bouleverse pas le jeu de fond en comble. La
situation des quelques cartes très puissantes (l'alchimiste et les 3 rois,
principalement) doivent être mémorisés. Ainsi le jeu a une courbe
d'apprentissage (2 à 3 parties) nécessaire pour bien connaître les effets des
cartes personnages et contrôler leurs effets.
Une fois ces cartes connues, on a quasiment un jeu à information complète
(mais pas tout à fait, ça ne serait pas drôle), donc tactique (surtout
à 2 ou 3 joueurs). Le mécanisme de dévaluation est bien vu et permet
d'offrir par moment des choix intéressants à soupeser lors de la phase
d'achat.
Un bon jeu, donc.
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