Précédente ] Remonter ] Suivante ]


Im Schatten des Kaisers


Identité
Auteur :    Ralph Burkert
Éditeur : Hans Im Glück
Année : 2004
Langue : Allemand
Joueurs : 2-4
Durée : 120 minutes
Sortie : Essen 2004
Achat : Jeux en Société
Joué : 4 fois
 
14 novembre 2004 (4 joueurs)
4 novembre (P'tits Jeux - 4 joueurs - 8.5 / 8 / 7 / 6.5)
22 octobre 2004 (Essen - 4 joueurs)
22 octobre 2004 (Essen - 3 joueurs)

 

En résumé
Chaos

Contrôle
Abstrait

Thème
Léger

Compliqué
Ressources
Règles + FAQ en français (merci Marc)
Description
Depuis des années, l'éditeur Hans Im Glück impressionne le petit monde du jeu de société en éditant de manière  quasi-systématique des jeux d'un niveau de qualité assez hallucinant, plaçant quasiment toutes ses dernières productions (hors les variantes de Carcassonne) en haut des classements établis par les joueurs (je pense au Deutscher Spiele Preis, en particulier).

Cette série de succès ne devrait pas être stoppée par Im Schatten des Kaisers, un jeu pour le moins ambitieux, qu'on  en juge : comment "simuler" le fonctionnement de l'Allemagne du moyen age, en y incluant les luttes pour les élections  à la tête des duchés et évêchés, ainsi que pour la place d'empereur et gérer également les naissances et les  vieillissements, le tout dans un jeu sans aucun hasard, qui se jouerait en 2 heures, tiendrait dans une petit boite  (format Carcassonne / Sankt Petersburg) avec des règles qui tiennent sur 4 pages.

En gros

Ralph Burkert (dont c'est le second jeu publié, après Die Magier von Pangea, Queen Games, 2001) n'a pas molli et  respecte le cahier des charge. A chacun des 5 tours (après un placement initial), on commence par gagner des sous, on  procède au naissance (fils ou fille - les effets ne sont pas les même),tout le monde vieillit un petit coup de 10 ans  (et les "vieillards" de 45 ans cassent leur pipe) puis on effectue des actions une par une chacun son tour avec un  mécanisme vu pour la première fois (me semble-t-il !) dans Way Out West de Wallace :
* il y a pas mal d'actions différentes disponibles (une douzaine),
* chaque action est disponible un nombre fois limité en tout (de 1 à 4 fois
en fonction des actions),
* chaque action possède un prix en or, qu'il faut acquitter. Quand on a plus
d'or, on n'a plus d'actions.

Ces actions consistent principalement
* à placer / déplacer des nobles ou des chevaliers dans un des 7 duchés / évêchés, en espérant être majoritaire pour  pouvoir être élu à sa tête
* à gagner des voies supplémentaires pour la future élection de l'Empereur
* à précipiter la mort des nobles adverses ou à rajeunir les siens.

Une seule carte ne coûte rien : celui qui la prend se déclare candidat à la
succession de l'Empereur actuel.

Sept ducs

Quand tout le monde a effectué toutes ses actions, on procède aux élections à la tête des duchés et des évêchés. Pour  chacun des 7 duchés/évêché le joueur majoritaire devient/reste duc/évêque. Les égalités sont tranchées par l'Empereur. On gagne des points de victoire en _devenant_ duc ou évêque mais pas en _restant_ duc ou  évêque, d'où  l'intérêt de changer d'endroit d'un tour sur l'autre ce qui introduit du dynamisme dans un jeu qui pourrait sinon être  assez statique. Etre duc / évêque confère un avantage immédiat ou pour le tour prochain (sous forme d'une action  supplémentaire gratuite,par exemple) et donne une voix pour l'élection du nouvel Empereur.

Mais un seul Empereur

On procède maintenant à cette élection si un opposant s'est déclaré (c'est souvent le cas). L'empereur et l'opposant  votent pour eux-mêmes et les deux autres joueurs indiquent simultanément pour qui ils votent. Il y a des points de  victoire à gagner en devenant ou restant empereur (qui gagne en outre un bonus supplémentaire, différent à chaque  tour), et aussi en votant pour le "bon" candidat (= le vainqueur).

On passe au tour suivant. Au bout de 5 tous, on compte ses points de victoire et on se rend compte que j'ai encore  perdu :).

En bref

Ça en fait, des choses finalement. Le coeur du jeu est bien sur la phase action. Les choix sont cornéliens. Il faut  gagner des duchés, mais aussi se positionner pour en gagner d'autres aux tours suivants (car re-gagner au même endroit  ne rapporte pas de points). Et "Im Schatten" est un jeu sans hasard, avec toutes les informations visibles (sauf le  nombre de points de victoires déjà gagnés. Autant dire qu'il y a matière à réflexion, ce qui va être un avantage ou un  défaut, en fonction du type de jeux que vous appréciez. Si vous appréciez plus les jeux style " je vois dans ton  regard, tu mens" ou "c'est crétin mais qu'est-ce qu'on rigole", vous n'êtes pas à la bonne crémerie.

Si par contre vous appréciez des jeux du style Stephenson's Rocket (un jeu pourtant très différent), ou il faut  réfléchir sans que la partie dure des heures (2 heures maximum ici, voire beaucoup moins si tout le monde y met du sien) et qu'un peu de diplomatie ne vous fait pas peur, vous êtes a priori dans la bonne crémerie. Si le respect du thème est important pour vous, là aussi, ce jeu est cohérent.

Le matériel est très fonctionnel et globalement j'aime le design du jeu, même si certains le trouve très coloré. J'ai  pris plaisir à jouer, et je rejouerai.

Si vous sentez que vous aimerez ce genre de jeu, lancez vous vous ne serez pas déçu, Im Schatten des Kaisers est une conception  solide, manifestement bien rodée, qui tourne et disponible a un prix modique. Et n'oubliez pas de rajouter comme moi Ralph Burkert dans la courte liste des auteurs capables de créer des jeux aussi ambitieux, mention  "à suivre".

NB : je n'ai pas joué à 2 joueurs - je n'ai donc pas d'opinion sur cette configuration de jeu.

Olivier REIX - 5 Novembre 2004

Mon opinion

8/10 Très bon jeu. J'aime y jouer. Je le suggérerais probablement et ne refuserais jamais d'y jouer sauf en cas de grosse fatigue.

Liens
BoardgameGeek (en anglais)
Tric Trac (en français)