Précédente ] Remonter ] Suivante ]


Princes Of the Renaissance


Identité

Auteur : Martin Wallace
Éditeur : Warfrog
Année : 2003
Langue : Anglais / Allemand
Joueurs : 3-6
Durée : 120-150 minutes
Sortie : Essen 2003
Achat : Essen 2003
Joué : 4 fois

28 Septembre 2004
(Jeux En Société - 5 joueurs : 9/9/9/9/6)
16 Décembre 2003
(Jeux En Société- 5 joueurs 9/9/8/8/8)
4 Novembre 2003
(Jeux En Société - 5 joueurs 7,5/7,5/7,5/7/6,6)
30 Octobre 2003 (4 joueurs - 8/8/7.5/7.5)

 

En résumé
Chaos

Contrôle
Abstrait

Thème
Léger

Compliqué
Ressources
Règles traduites en français (sur ce site, errata et précisions incluses)
Errata (en anglais)
Résumé des règles (et plus), par Philippe Denis
Le plateau, superbement retravaillé et francisé par Schastar
Critique

Voilà un jeu qui n'a pas volé son titre. Pendant deux heures et des poussières, vous serez un Prince de la Renaissance. Vous vous serez constitué une armée, fait des alliés parmi les puissants à Florence ou à Rome, connu des artistes, obtenu  le soutien papal et utilisé votre influence et votre or (une petite dose de fourberie ne pourrait pas nuire également) pour améliorer la situation des cités qui vous entretiennent en dégradant la situation des autres au travers de petites guerres que vous aurez orienté à votre gré. Machiavelico !

A la fin d'une partie de Princes of the Renaissance, vous pouvez raconter vous pouvez raconter l'histoire complète de ces Princes Condottieri (vos adversaires et vous) qui ont forgé le destin de l'Italie de la fin du 16é siècle. C'est évidemment une grande force. Un 10/10 pour l'auteur Martin Wallace catégorie "respect du thème".

Tous les joueurs jouent le rôle (le mot n'est pas galvaudé) d'un personnage secondaire de l'Histoire d'Italie. Chaque personnage possède un petit avantage personnalisé. A votre tour, vous pouvez effectuer une action parmi enrôler une armée, acheter une carte trahison (carte action) , mettre aux enchères une carte politique ou une carte événement ou le poste de pape. Vous pouvez encore choisir de déclencher une guerre entre 2 des 5 cités majeures représentées sur la carte et là ça se complique encore. Bref plein de choix s'offrent à vous. C'en est même un peu déroutant pour votre première partie, version "qu'est-ce qu'il faut faire, où v'a-t-on, comment , pourquoi". Une sorte de brouillard.

Il ne vous aura pas échappé que 3 des 6 actions disponibles déclenchent des enchères. En fait c'est pire que ça, puisque le déclenchement d'une guerre déclenchent non pas une mais deux enchères. Les enchères se font en or pour les cartes politiques, avec de l'influence pour les guerres et la charge papale et un peu des deux pour les événements.

Les cartes politiques sont bien souvent votre source principale de points de victoire. Les cartes politiques sont au nombre de 30, 6 pour chacune des 5 cités Venise, Florence, Naples, Rome et Milan. La plupart représentent une personnalité connue de la renaissance italienne et donne droit à un petit bonus. Pensez "bâtiment de Puerto Rico" pour ceux qui connaissent et vous avez une bonne idée de la chose.

Plus la ville dont sont issus les politiques est prestigieuse à la fin du jeu, plus ils rapportent de points de victoire (de 2 à 10 points par carte, la différence est conséquente). Le prestige des villes peut changer au gré de l'implantation des artistes (Léonard de Vinci et toute la clique), de l'invasion française ou plus fréquemment comme résultat d'incessants combats que se livrent les cités.

Pour les combats le système est particulièrement retords. Si vous déclenchez une guerre, vous choisissez quelle ville attaque quelle autre. Ensuite attention, ce sont des enchères qui déterminent qui sera l'attaquant et qui sera le défenseur. Et il se peut que vous vouliez combattre pour une ville … pour la faire perdre avec votre armée faiblarde. Le pape peut se joindre à un des deux cotés, pour compliquer un peu la chose. Les belligérants seront payé par les villes. Et remporter des batailles rapporte des points de victoire. La ville qui remporte le combat gagne du prestige et l'autre en perd. Les combats sont toujours moment crucial de la partie. Le moment où il FAUT se prendre la tête. Ca peut être un plaisir machiavélique ou j'imagine, une souffrance absolue si vous n'êtes pas adeptes des coups tordus.

A la fin de trois décades, qui se terminent une fois que quatre cartes événement ont été mises aux enchères, on compte les points. On marque avec les cartes politiques et les victoires lors des batailles, avec certaines cartes événements plus des bonus si on est le plus riche ou le plus influent, ou si on contrôle le pape. Le décompte est un peu compliqué mais le résultat n'est pas surprenant. C'est bien celui qui a le mieux mené sa barque qui l'emporte.

Les composants sont de très bonnes qualité, tuiles épaisses et bien dessinées en double langage anglais / allemand. Prévoyez de vous reporter fréquemment aux règles ou mieux de vous confectionner une petite aide de jeu si vous ne maîtrisez aucune de ces deux langues. La carte d'Italie est peu utile mais elle est par contre d'une laideur repoussante. Il n'est pas impossible qu'un esthète décide de la refaire tellement elle est vilaine. Mais au moins elle est fonctionnelle. Les règles sont courtes et claires et beaucoup mieux rédigées que pour les jeux précédents de Warfrog. Il y a bien un errata qui traîne sur le Web mais il n'est pas indispensable pour jouer (sauf le statut initial des villes) . Et, chanceux que vous êtes, je l'ai inclus dans ma traduction française.

On a donc au final un jeu avec plein d'options, presque trop même en début de partie, ce qui peut en dérouter certain. Les tours sont rapides et on est souvent impliqués à cause des enchères quasi-permanentes. La règle encourage la diplomatie et l'époque s'y prête bien, mais le jeu fonctionne très bien sans. Vous souhaiterez peut-être vous mettre d'accord sur ce point avec vos partenaires avant le début de la partie. Le thème est exploité de façon très convaincante, la mécanique fonctionne, bref, après Liberté et Age Of Steam, nous sommes en présence d'un très bon jeu pour joueurs motivés et dans un cas de "trois à la suite c'est gagné" pour le tandem Warfrog / Martin Wallace. Bravissimo.

Olivier REIX  22 Décembre 2003

Liens
Tric Trac (fiche et avis)
Ludo Le Gars (avis et comptes-rendus
BoardgameGeek (beaucoup de choses, en anglais)