Modern Art est historiquement le premier de la grande série de jeux d'enchères
produits par Reiner Knizia (High Society, Medici, Katzenjammer Blues, Ra,
Fabrik der Träume + certainement d'autres
que j'oublie). De cette liste, je ne connais que les deux derniers mais Ra
fait déjà parti de mon panthéon personnel. Modern Art était le seul jeu
présent dans les 10 premiers du top
100 géré par Aaron Fuegi que je n'avais pas pratiqué et j'étais donc
impatient de passer à l'acte.
Le jeu se joue en 4 phases à l'issue desquelles il faut être le joueur le
plus riche. Chaque joueur possède au début du jeu des cartes
représentant des oeuvres de cinq artistes qu'il faudra vendre ou acheter en
espérant des plus-values. On reçoit également de nouvelles cartes au début
des secondes et troisièmes phases.
A son tour chaque joueur peut mettre aux enchères 1 (ou parfois 2) tableaux suivant
une méthode (parmi quatre) stipulée sur la carte : enchère libre (à la
Kuhandel), enchère en un tour (à la Ra), enchère à
point fermé (Aux Pierres de Dragon, quelqu'un ?) ou prix fixe (pas vraiment une
enchère, donc). Lorsque la 5é oeuvre d'un artiste apparaît, la fin de la
phase est déclenchée (pas d'enchère pour ce tableau / carte) et on regarde
quels sont les artistes les plus populaires (ceux dont le + grand nombre de
tableau ont été vendus) : leurs oeuvres vont maintenant rapporter de l'argent
à leurs heureux propriétaires (de plus en plus à chaque phase grâce à un
ingénieux système de cumul).
Le matériel est bien conçu et fonctionnel. Les cartes / oeuvres sont
réalistes, à défaut d'être très jolies, mais chacun des artistes à son
style distinctif et c'est bien ce qui compte. La boite est moche mais bon on
s'en remettra (la version américaine par Mayfair est plus réussie de ce coté
là).
En résumé
D'abord une évidence : Modern Art est un jeu d'enchères. De plein de types
d'enchères mais enchères tout de même. Si le genre vous donne des boutons,
passez votre chemin. Sinon je vois mal ce qui pourrait freiner votre
enthousiasme : les règles sont courtes et limpides et accessibles à tout
public sauf peut-être les plus jeunes enfants (merci à François Haffner pour
sa traduction).
Il n'y a pas de pause dans le jeu et chacun est tout le temps impliqué à
essayer de déterminer la valeur des tableaux (à ce prix là, est-ce trop cher
?) et les intentions / possibilités de ses adversaires. La mise en vente des
tableaux est également une torture (du genre agréable : quel artiste mettre en
vente ? avec quel type d'enchères ? Et jusqu'à quel prix ?). Une partie est
terminée en une heure et à la fin je n'ai qu'une envie : en commencer une
autre.
Après trois parties, je suis très très très enthousiaste. Modern Art me
semble offrir un grand nombre possibilités dont certaines que je n'ai qu'entre
aperçues et j'espère que sa durée de vie sera conséquente. Pour l'instant,
il est en passe de détrôner Ra de sa place de jeu d'enchère favori.
Grand jeu, très recommandé.
Olivier REIX - 6 Avril 2003
NB : la version Allemande de Modern Art est épuisée mais on la trouve
encore parfois d'occasion. La version américaine est quand à elle toujours
distribuée (contactez moi si vous cherchez
où).
Complément du 30 Décembre 2003
Avec 15 parties dans l'année, Modern Art est très certainement le jeu
auquel j'ai le plus joué en 2003 (avec Rumis), avec un
bonheur toujours renouvelé. Et il a fait d'autres adeptes !
C'est vraiment un régal absolu et sans erreur possible un de mes trois jeux
préférés avec Age Of Steam et Puerto
Rico. NB : Modern Art sera réédité en version US en 2004 (et peut-être
en version allemande également). Ne le manquez pas, sauf si vous êtes complètement
allergiques aux enchères.
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